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La poësie lyrique pourroit être regardée comme une espèce à part ; sans faire tort au principe où les autres se réduisent. Mais il n’est pas besoin de la séparer : elle entre naturellement & même nécessairement dans l’imitation ; avec une seule différence, qui la caractérise & la distingue : c’est son objet particulier. Les autres espèces de poësie ont pour objet principal les actions : la poësie lyrique est toute consacrée aux sentimens, c’est sa matière, son objet essentiel. Qu’elle s’élève comme un trait de flamme en frémissant, qu’elle s’insinue peu à peu, & nous échauffe sans bruit, que ce soit un aigle, un papillon, une abeille ; c’est toujours le sentiment qui la guide ou qui l’emporte. Il y a des odes sacrées, qu’on appelle hymnes, ou cantiques : c’est l’expression du cœur, qui admire avec transport la grandeur, la