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avec eux. Qu’on nous peigne leurs tristesses, leurs soucis, leurs jalousies, leurs dépits ; ces passions sont des jeux innocens, au prix de celles qui nous déchirent. C’est le siécle d’or qui se rapproche de nous ; et la comparaison de leur état avec le nôtre, simplifie nos mœurs, & nous ramène insensiblement au goût de la nature. Dans ce genre, comme dans les autres, il y a un point au-delà & en-deçà duquel on ne peut trouver le bon. Ce n’est point assez de parler de ruisseau, de brébis, de Tityre ; il faut du neuf & du piquant dans l’idée, dans le plan, dans l’action, dans les sentimens. Si vous êtes trop doux et trop naïf, vous risquez d’être fade ; et si vous voulez un certain dégré d’assaisonnement, vous sortez de votre genre, & vous tombez dans l’affectation. Ne donnez à une bergere d’autres bouquets que ceux de