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qu’il plaise & qu’il instruise, sans que l’un se fasse aux dépens de l’autre. La comédie se divise selon les sujets qu’elle se propose d’imiter. Il y a dans la société, un ordre de citoyens, où régne une certaine gravité, où les sentimens sont délicats, et les conversations assaisonnées d’un sel fin : où est, en un mot, ce qu’on appelle le ton de la bonne compagnie. C’est le modéle du haut comique, qui ne fait rire que l’esprit : tels sont les principaux caracteres des grandes piéces, de Simon, de Chremès dans Terence, d’Orgon, de Tartuffe, de la femme savante dans Moliere. Il y a un autre ordre plus bas : c’est celui du peuple, dont le goût est conforme à l’éducation qu’il a reçue. C’est l’objet du bas comique qui convient aux valets, aux suivantes, & à tout ce qui se remue par l’impression des personnages supérieurs.