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un philosophe, un orateur ; le théâtre se change en tribune. Ici, c’est un acteur qui prend feu tout à coup, & sans préparation : là, c’en est un autre qui écoute une confidence importante, avec un air distrait. Il est sûr de sa réponse. En un mot, ce sera le geste, la parole, le ton de la voix, une de ces trois expressions, qui ne s’accordera pas avec les deux autres, & qui démasquera l’art en déconcertant l’harmonie. Les chœurs amenèrent autrefois la tragédie sur le théâtre ; & ils s’y maintinrent long-tems avec elle. Ils étoient fondés sur l’usage, & autorisés par l’exemple du gouvernement, qui étoit démocratique. Mais les grandes affaires, dans la suite, ne se décidant plus en public ; ils furent obligés d’en descendre. D’ailleurs, comment allier cette publicité théâtrale avec les ressorts des grandes