Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/205

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’intrigue : il dispose tous ses tableaux, selon l’intérêt général de l’ouvrage : et, conduisant son lecteur de merveilles en merveilles, il lui laisse toujours appercevoir dans le lointain, une perspective plus charmante, qui séduit sa curiosité, et l’entraîne, malgré lui, jusqu’au dénouement & à la fin de la pièce. Voilà, ce semble, la maniere dont on peut dresser la fable, ou le plan de l’action épique. C’est la nature même qui propose ce plan. Ce sont ses idées qu’on suit. C’est elle qui demande, comme des qualités essentielles, l’importance, l’unité, l’intégrité : c’est elle qui donne l’exemple du beau dans les caracteres, dans les mœurs, & dans les situations : c’est elle qui se plaint des défauts, & qui approuve les beautés : elle enfin, qui est le modèle, et le juge, ici, comme dans tous les autres arts.