Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/197

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui n’abandonne jamais le rivage et qui y échoue par timidité. est quodam prodire tenùs, si non datur ultrà. quand on a lu les chef-d’œuvres de la muse épique ; chacun, selon sa portée, a senti un dégré de sentiment, au-dessous de quoi tout ce qui reste, est censé médiocre ; parce qu’il ne remplit pas la mesure, je ne dis pas du parfait, qui n’a peut-être jamais existé, mais de ce qui nous en tient lieu, eu égard à notre expérience. L’épopée doit donc être merveilleuse : puisque les modéles de la poësie épique nous ont émus par ce ressort. Mais comme ce merveilleux doit être en même-tems vraisemblable, et que, dans cette partie comme dans les autres, le vraisemblable et le possible ne sont point toujours la même chose ; il faut que ce merveilleux soit placé dans des actions et dans des tems, où il soit en quelque sorte naturel.