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Voilà donc deux moyens de nous faire croire le merveilleux qu’il nous annonce : le premier, c’est qu’il nous présente des choses qui ressemblent à celles que nous croyons. Le second, qu’il nous les dit d’un ton d’autorité & de révélation. Le ton d’Oracle m’ébranle, & la vraisemblance des choses me convainc. J’entends une voix sublime : je sens un feu divin qui m’embrase : je reconnois les idées que j’ai de la conduite de la divinité par rapport aux hommes : je vois outre cela des héros, des actions, des mœurs peintes sous des traits que je connois : j’oublie la fiction, je l’embrasse comme la vérité, j’aime tous ces objets : s’ils n’existent point, ils méritent d’éxister : et la nature y gagneroit ; si elle étoit aussi belle que l’art. Ainsi je crois volontiers que c’est la nature elle-même : & ne puis-je pas dire que c’est elle, puisque je le crois ?