qui a tant de rapport avec l’objet de la pensée. On nous laissa croire en même-tems, que cette beauté venoit des dactyles & des spondées, plutôt que des longues & des brèves. Assez long-tems après, quand nous entrâmes dans nos poëtes, sans nous être préparés à cette lecture par aucune réflexion sur les loix de notre grammaire ni sur le génie de notre langue ; ne voyant plus ni dactyles ni spondées, ne soupçonnant même ni longues ni brèves ; il n’est point étonnant que nous ayons fait & que nous fassions encore si peu de cas de notre bien, que nous ne connoissons pas ; & que nous estimions tant celui des étrangers, dont nous nous sommes nourris uniquement, & occupés depuis notre enfance. Il étoit bien permis d’avoir ces idées dans le tems de la renaissance des lettres ; lorsque la langue françoise étoit encore informe.
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