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D’ailleurs si le dactyle & les autres pieds produisoient l’harmonie du vers ; comme il paroît certain que cette harmonie n’est qu’un concert des sons avec la pensée qu’ils expriment, (à moins qu’on ne veuille dire que des sons rapides expriment bien ce qui est lent) il s’ensuivroit que c’étoit un inconvénient dans la poësie des latins, que d’y avoir réglé la place des brèves & des longues : et qu’il devoit en résulter nécessairement autant de défauts que de beautés. Si ce n’est encore, qu’on prétende que la pensée pouvoit être chez eux toujours conforme à la marche réglée de la versification. Je suppose, par exemple, une piéce en vers alcaïques ou asclepiades, dont toutes les syllabes sont réglées : si on veut que la beauté harmonique qui résulte de l’accord des sons avec la pensée, s’y trouve d’un bout à l’autre ; il est nécessaire