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des syllabes dont les vers sont composés : n’avons-nous pas aussi bien que les anciens des sons, graves et aigus, doux & rudes, éclatans et sourds, simples, nombreux, majestueux ? Cela n’a pas besoin de preuves. Y a-t’il moins d’harmonie dans quelques-uns de nos bons écrivains en prose, que dans les orateurs et dans les historiens grecs ou latins ! Ce sont les brèves, dira-t’on, et les longues qu’avoient les latins, et que nous n’avons pas. Il est vrai que nous faisons presque toutes nos syllabes égales dans la conversation. Cependant, si on y prend garde, on trouvera que, supposé même que nous les fassions toutes brèves dans le discours familier, il y en a au moins que nous faisons plus brèves ; et en comparaison desquelles les autres sont longues. & il y a apparence que les latins en usoient à peu