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les véritables. C’est pour cela qu’on met sans cesse l’art en opposition avec la nature : qu’on n’entend par-tout que ce cri, que c’est la nature qu’il faut imiter : que l’art est parfait quand il la représente parfaitement : enfin que les chefs-d’œuvres de l’art, sont ceux qui imitent si bien la nature, qu’on les prend pour la nature elle-même.
Et cette imitation pour laquelle nous avons tous une disposition si naturelle, puisque c’est l’exemple qui instruit & qui régle le genre-humain, vivimus ad exempla, cette imitation, dis-je, est une des principales sources du plaisir que causent les arts. L’esprit s’exerce dans la comparaison du modéle avec le portrait ; et le jugement qu’il en porte, fait sur lui une impression d’autant plus agréable, qu’elle lui est un témoignage de sa pénétration & de son intelligence.
Cette doctrine n’est point nouvelle.