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fois l’ouvrage de l’esprit de l’homme, de sa volonté, de sa liberté, de ses passions, sont comme un tableau abregé de la nature humaine. C’est pour cela que les grands peintres ne manquent jamais de jetter dans les paysages les plus nuds, quelques traces d’humanité : ne fut-ce qu’un tombeau antique, quelques ruines d’un vieil édifice. La grande raison, c’est qu’ils peignent pour les hommes. Toute action est un mouvement : par conséquent suppose un point d’où l’on part, un autre où l’on veut arriver, & une route pour y arriver : deux extrêmes & un milieu : trois parties, qui peuvent donner à un poëme une juste étendue, selon son genre, pour exercer assez l’esprit, et ne pas l’exercer trop. La premiere partie ne suppose rien avant elle ; mais elle exige quelque