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d’une flêche de l’amour, Cupidon enchaîné par les muses, on sent bien que le poëte n’a point fait ces images pour instruire : il y a mis de l’instruction pour plaire. Virgile est assurément plus grand poëte qu’Horace. Ses tableaux sont plus beaux et plus riches. Sa versification est admirable. Cependant nous lisons beaucoup plus Horace. La principale raison est, qu’il a le mérite d’être aujourd’hui plus instructif pour nous, que Virgile, qui, peut-être l’étoit plus que lui autrefois pour les romains. Ce n’est pas cependant que la poësie ne puisse se prêter à un aimable badinage. Les muses sont riantes, et furent toujours amies des graces. Mais les petits poëmes sont plutôt pour elles des délassemens, que des ouvrages. Elles doivent d’autres services aux hommes, dont la vie ne doit pas être un amusement