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point encore, il vaut beaucoup mieux les abandonner pour toujours, que d’occasionner par l’obstination une suite de sentimens qui pourroit faire perdre à l’ame sa gayeté & sa douceur, deux vertus qu’aucun talent de l’esprit ne sauroit payer. On peut tenter un autre voye. Les talens sont aussi variés que les besoins de la vie humaine ; la nature y a pourvu : & en mere bienfaisante, elle ne produit aucun homme, sans le doter de quelque qualité utile, qui lui sert de recommandation auprès des autres hommes. C’est cette qualité qu’il faut reconnoître et cultiver, si on veut voir fructifier les soins de l’éducation. Autrement, on va contre les intentions de la nature qui résiste constamment au projet, et le fait presque toujours échouer.