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ouvrages les traits de la belle nature : ceux qui ont eu quelque éducation, les approuvent d’abord ; le peuple même en est frappé. On s’applique le modéle sans y penser. On retranche peu à peu ce qui est de trop : on ajoute ce qui manque. Les façons, les discours, les démarches extérieures se sentent d’abord de la réforme : elle passe jusqu’à l’esprit. On veut que les pensées, quand elles sortiront au-dehors, paroissent justes, naturelles, & propres à nous mériter l’estime des autres hommes. Bientôt le cœur s’y soumet aussi, on veut paroître bon, simple, droit : en un mot, on veut que tout le citoyen s’annonce par une expression vive & gracieuse, également éloignée de la grossiereté & de l’affectation : deux vices aussi contraires au goût dans la société, qu’ils le sont dans les arts. Car le goût a par-tout les mêmes régles. Il veut qu’on ôte tout