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plus haut : mon goût est resté au même point que son génie. Ainsi le dégré de sentiment que cette satyre m’a fait éprouver, est ma régle, pour juger de toutes les autres satyres. Vous avez l’idée d’une tragédie parfaite. Il n’y a point de doute que ce ne soit celle qui touche le plus vivement, & le plus long-tems le spectateur. Lisez le moins parfait de tous les Oedipes que nous avons. Vous l’avez lu, & il vous a touché. Prenez-en un autre, & allez ainsi par ordre, jusqu’à ce que vous soyez arrivé à celui de Sophocle, qu’on regarde comme le chef-d’œuvre de la muse tragique, & le modéle des régles mêmes. Vous avez remarqué dans l’un, des hors d’œuvres, qui vous détournent : dans l’autre, des déclamations qui vous refroidissent : dans celui-ci, un style bouffi & une fausse majesté :