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de compoſition tout eſt perdu, ſi on peut ſoupçonner ſeulement, qu’il y ait en nous un atôme penſant, & par conſéquent ſentant, par lequel notre être pourroit devenir malheureux, même après notre mort.

Si on dit que les atômes, dont aucun ne ſent, commencent a ſentir quand ils font pluſieurs ; on n’apprend rien de nouveau à Épicure. Il l’a dit avant tous les Modernes ; & c’eſt ſur quoi il auroit eu beſoin, comme eux, d’une double démonſtration : la première, pour prouver la poſſibilité & le fait d’un être ſenſitif compoſé de parties qui ne ſentent point la ſeconde, pour prouver que cette compoſition, n’eſt, ni ne peut être exiſtante après la décompoſition du corps groſſier.

Toutes les autres preuves d’Épicure contre l’immortalité de