Page:Batteux - La morale d’Epicure, tirée de ses propres écrits.djvu/78

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bles, qu’aucune force phyſique ne peut ébranler, ni détruire, ni par conſéquent diviſer. On lui paſſe cette raiſon, quoiqu’elle ne ſoit valable que dans le ſiſtême d’Anaxagore, qui fait les premiers élémens ſimilaires, c’eſt‑à‑dire, de même nature que les eſpèces, qui en ſont compoſées immédiatement. Car alors il eſt aiſé de comprendre pourquoi le feu eſt toujours feu, l’air toujours air, &c. parce que le feu eſt compoſé d’élémens qui ſont feu eſfentiellement, & l’air d’élémens qui ſont air. Mais dans le ſiſtême d’Épicure, où le feu, l’eau, la terre, l’air, ne ſont tels que par la combinaiſon des atômes ; cette combinaiſon pouvant changer à tout moment, ſi la nature ne change point ; ce n’eſt pas à l’indiviſibilité des atômes qu’il faut en avoir obligation : cela eſt évident.