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ARTICLE IV.

Idée d’Épicure ſur la nature de
l’Âme humaine.

S’Il eſt vrai que les Dieux ne font, ni ne ſentent rien ; l’homme bien ſûr de leur impuiſſance n’a rien à craindre d’eux, ni pendant ſa vie, ni après ſa mort. Épicure croit l’avoir démontré.

Mais n’a-t-iî rien à craindre de la nature même, qui après tout, peut lui laiſſer aſſez de ſentiment pour le rendre malheureux dans quelque état, dont on peut imaginer la poſſibilité ? Le même Épicure nous aſſure que non.

La mort, ce mot qui fait frémir les humains, n’eſt ſelon lui, qu’un vain phantômé, qu’il ſuffit de regarder de près, pour en diſſiper l’illuſion. Comme il a vû dans