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fortuit des atômes, & de le perdre dans le vuide, que d’en être redevable à un Être très-ſage & très-bon.

Mais quelle preuve nous donne‑t‑il de cette origine du genre humain & des autres êtres ? Il faut l’entendre un moment.

L’Univers, dit-il, ne renferme que deux choſes, le corps & l’eſpace. On ne peut concevoir ni par idée intuitive ou directe, ni par analogie ou réflexion, aucun autre être qui ſoit eſſentiellement & par lui-même[1].

Le corps eſt partagé en atômes ou parties indiviſibles, infinies en nombre, preſque infinies en figures[2]. Toutes, par leur pefanteur naturelle & nécceſſaire dans le vuide, ſe meuvent avec une viteſſe égale à celle de la penſée, &

  1. Voyes II. Part. art. 5. n. 2. & ſuiv.
  2. Lettre à Hérod. Seg. 42.