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la voie des ſouterrains. « Oui dit‑il, oui : il y a des Dieux : l’évidence des idées nous le prouve »[1] : c’eſt-à-dire, la vûë claire & diſtincte de ces phantômes giganteſques qui ſe peignent à notre imagination lorſque nous rêvons.

Mais quels ſont ces Dieux ? Quelle eſt leur nature ? C’étoit-là le point eſſentiel pour ſon objet[2].

L’exiſtence des Dieux conſiderée en elle-même, ne fut jamais ce qui bleſſa ceux qui l’ont attaquée. Qu’importoit à Diagoras qu’il y eût dans quelque coin de l’Univers quelque nature plus parfaite que lui, jouiſſant d’un plus grand bonheur que le ſien ? Que lui importoit même que ces êtres fuſſent ſpectateurs de ſa conduite

  1. Lettre Ménécée, n. I.
  2. Voyez la Lettre à Ménécée, II. Part. num. i dans la note.