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tifs, preſque toujours offuſquez par le goût & l’habitude des choſes ſenſibles. Ils n’étoient pas même d’accord entre eux ſur les développemens de pluſieurs de ces points eſſentiels. Et comme l’eſprit humain a toujours eu le ſecret, quand il l’a voulu, d’embrouiller, à force de réflexions, les choſes les plus claires, & de rendre douteuſes les plus certaines ; il s’eſt trouvé que dans le choc des raiſonnemens & des idées contraires, dont aucunes ne reconnoiſſoient un tribunal ſans appel, la vérité a ſouvent eu moins de crédit & de pouvoir que le menſonge ; parce qu’elle eſt ordinairement ſans faction, & que le nombre des ſages n’eſt jamais le plus grand.

Dans cet état des penſées & des opinions des Philoſophes ſur le bonheur de l’homme, & ſur les