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l’âme auſſi bien que le corps & qu’ainſi tout ſe décompoſe & ſe détruit, ſans exception : partant point de maître à craindre dans le monde inviſible, ni pendant cette vie, ni après la mort. Tout notre être eſt ici, tout notre bonheur : & l’un & l’autre ne dépend que de nous. Voilà les lumieres que nous donne l’étude de la nature, ou de ce que les Anciens appelloient la Philoſophie naturelle.

Il ne reſte plus qu’à développer, d’après ces principes, les loix que cette même nature prescrit à l’homme, ſoit par le ſentiment, ſoit par la raiſon, pour le conduire au bonheur qui lui convient, ſselon ce ſiſtême ; & alors il jouira de tous les avantages que la ſageſſe peut lui procurer : c’eſt l’objet de la Philoſophie morale, qu’Épicure a traitée au long, & toujours relativement à la nature de la Di-