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Tout ſe réduit donc à ſavoir ſi l’homme ſage, pour ſe rendre auſſi parfait & auſſi heureux qu’il peut l’être, eu égard à ſa nature, à ſon origine, à ſa deſtination, doit dans cette vie ſacrifier les plaiſirs à la vertu ou ſubordonner les vertus au plaiſir.

Pour diſcuter cette queſtion dans toute ſon étendue, il y avoit deux autres points eſſenteils à traiter préalablement : la nature de la Divinité & de ſes attributs ; celle de notre Âme & de ſes proprietez ; la queſtion du bonheur n’étant proprement que le réſultat de ces deux autres : Épicure l’avoit ſenti. « Si nous n’avions point, dit il, d’inquiétude ſur ce qui ſe paſſe au-deſſus de nos têtes, ni ſur la mort & ſes ſuites & que nous puſſions connoître, ſans la Philoſophie, où doivent s’arrêter nos plaiſirs pour ne point ſe changer