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route qui conduit à cet objet ; enfin lui fournir les forces, ou les motifs néceſſaires pour le porter juſqu’à cet objet. C’eſt ce qu’ils ont cru réſervé à la Philoſophie, c’esſt‑à‑dire, à la Raiſon inſtruite par elle‑même des devoirs de l’homme ; & pourvûe, auſſi par elle-même, des moyens ſuffiſans pour les remplir. Nous ſerons ſages, ont-ils dit, & heureux par la Philoſophie, quand elle nous aura donné des idées nettes & claires ſur les points d’où dépend notre bonheur, & qu’elle nous aura procuré l’habitude d’agir en conſéquence.

Or voici conmment ils procédoient dans leurs recherches & leurs raiſonnemens ſur cette matière.

Le premier ſentiment de l’homme eſt le déſir de ſa propre conſervation & de celle de ſon état. Tout animal en naiſſant eſt re-