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ce qui fit naître le proverbe, de choisir l’arbre pour ſe pendre[1]. Cette conduite des diſciples prouve au moins que les plus grands noms n’étoient pas fort reſpectez dans les jardins de leur maître. Il ſeroit aiſé de prouver qu’ils ne devoient pas l’être, ſelon les maximes & les principes qu’on y avoit établis.

Tout ce que Diogène Laërce avance pour la défenſe d’Épicure, prouve que ce Philoſophe étoit doux, complaiſant dans ſa propre ſociété ; mais cela ne démontre nullement qu’il ait beaucoup reſpecté les Philoſophes dont il renverſoit la Philoſophie, ou qui vouloient renverſer la ſienne.

Après des jugemens & des termes ſi peu ménagez, Épicure n’étoit pas en droit d’attendre qu’on lui fît beaucoup de grace. On ne

  1. Proverbium inde natum, ſuſpendio arborem eligendi. Plin. Nar. Præf. lib. i