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ble, juſqu’à dire entre autres choſes, qu’il falloit donner du foin à Socrate, au lieu de pain, puiſqu’il faiſoit profeſſion de ne rien ſavoir. Il traitoit avec la même liberté Parménide, Platon, Démocrite, & c.

Métrodore, qui étoit un ſecond Épicure, alter Epicurus, diſoit qu’un homme libre ne pouvoit s’empêcher de rire quand il penſoit a ces triſtes Lycurgues, à ces Solons, & aux autres qui leur reſſemblent[1]. Enfin il n’y a pas juſqu’à Léontium, qui n’ait voulu lancer des traits contre Théophraſte :

  1. Non, non, Métrodore, reprend Plutarque en colère, un homme libre ne rit point quand il penſe à ces grands hommes ; & celui qui rit n’eſt point un homme libre ; mais un inſolent qu’il faut châtier, non avec la verge, comme l’enfant libre, mais avec le fouet à gros nœuds, dont on punit les eſclaves de Cybele. Adv. Colot. Torquatus ne parle guères plus reſpectueusement de Platon dans Ciceron.