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ſacifier à une opération d’arithmétique.

C’eſt là le moment ou Épicure ſe montre à la Grèce, preſque laſſe de croire & d’eſpérer aux promeſſes des Philoſophes.

Il avoit viſité toutes les Écoles, entendu tous les maîtres ; & s’il ne connut pas toutes leurs penſées, c’eſt qu’il crut en avoir aſſez vû pour n’avoir pas beſoin de connoître le reſte.

Peu ſatisfait de tout ce qu’on avoit voulu lui apprendre, il ſongea à donner des idées nouvelles. Il fit un plan, qu’il préſenta comme neuf, & qu’il prétendit avoir exécuté ſeul, & de ſes propres fonds, ſans aucun emprunt[1]. Il étoit, aiſé de l’en croire ſur ſa parole :

  1. Cependant il eſt certain qu’il n’a rien à lui : il doit toute ſa Physique à Démocrite, in Phyſicis totus eſt alienus, & toute ſa Morale à Ariſtippe. Voyez Cic. de Fin. i. 6. & 8.