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PRÉFACE


Henri de Régnier, Jacques Boulenger, tuteurs de ce livre, je croirais manquer de cœur si, au seuil de la préface que voici, je ne reconnaissais tout ce que je dois à votre bienveillance et à vos conseils.

Vous savez avec quelle ardeur je souhaite la réussite de ce roman. Il n’est, à vrai dire, qu’une succession d’eaux-fortes. Mais j’ai mis six ans à le parfaire. J’ai mis six ans à y traduire ce que j’avais, là-bas, entendu, à y décrire ce que j’avais vu.

Au cours de ces six années, pas un moment, je n’ai cédé à la tentation de dire un mot. J’ai poussé la conscience objective jusqu’à y supprimer des réflexions que l’on aurait pu m’attribuer. Les nègres de l’Afrique Équatoriale sont en effet irréfléchis. Dépourvus d’esprit critique, ils n’ont jamais eu et auront jamais aucune espèce d’intelligence. Du moins, on le prétend. À tort, sans doute. Car, si l’inintelli-