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dans les plus fertiles plaines du monde. De riches provinces, de grandes villes seront en votre pouvoir ; vous y trouverez honneur, gloire et richesses. Soldats d’Italie manqueriez-vous de courage ou de constance ? »


Ces paroles énergiques sur lesquelles rejaillissaient les souvenirs des opérations de Toulon, de Saorgio, de Cairo furent accueillies avec de vives acclamations. L’armée était non seulement dénuée de tout, mais sans discipline et dans une insubordination continuelle, le mécontentement était tel que des malveillants s’en étaient emparés, on avait formé une compagnie du Dauphin, on chantait des chansons chouanes et contre-révolutionnaires, Bonaparte fit traduire à un conseil de guerre deux oiffciers prévenue d’avoir crié : Vive le Roi !

Un bataillon s’est mutiné, il n’a pas voulu partir de Nice, refusant de marcher aux divisions actives sous prétexte qu’il n’avait ni souliers, ni argent. Bonaparte a fait arrêter tous les grenadiers, puis partir le bataillon ; quand il a été à une lieue de Nice, il a envoyé contre-ordre, et l’a fait passer sur les derrières de l’armée, en même temps il a donné l’ordre de faire arrêter et traduire devant un conseil militaire les officiers et les grenadiers auteurs de la mutinerie, puis il a fait sortir les autres grenadiers pour être distribués cinq hommes par cinq hommes dans les bataillons de l’armée ; il déclara coupable les oiffciers et sousofficiers, n’ayant point donné l’exemple de l’obéissance, illes licencie sur le champ et les renvoit chez eux, les soldats du bataillon sont incorporés dans une autre demi-brigade.

Pour pénétrer en Italie en forçant les Alpes, il fallait Chap.

VII.

1796.