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présents sous les armes et 30 pièces de canon, on lui eni opposait 80,000 et 200 pièces de canon. Si elle eut eu à lutter dans une bataille générale, sans doute l’infériorité de nombre, son infériorité en artillerie et en cavalerie, ne lui eussent pas permis de résister. Bonaparte pensa de suiteasuppléeraunombre par la rapidité des mouvements, à l’infériorité de sa cavalerie par le choix des positions. Cela n’était pas tout, la pénurie des finances était telle que malgré tous ses efforts, le Gouvernement ne put donner que 48,000 livres en espèces au trésor de l’armée pour l’ouverture de la campagne, et un million en traites qui furent en partie protestées ; pour donner une idée de la rareté du numéraire, il suffira de savoir que le général Berthier a conservé longtemps dans ses papiers un ordre du jour daté d’Albenga(l) qui accordait une gratification de 72 livres à chaque général de division, le pain était mal assuré,depuis longtemps on ne faisait plus de distributiondeviande, chaque jour la position empirait, il ne fallait pas perdre un instant, l’armée ne pouvait plus vivre où elle était, il fallait avancer ou reculer, Bonaparte pris le commandement de l’armée le 27 mars, en même temps il harangua les troupes en ces termes : (1) Albenga fut la premier étape du quartier général en quittant Nice, aussitôt l’arrivée du général en chef Bonaparte.


« Soldats, vous êtes nus, mal nourris ; le Gouvernement vous doit beaucoup, il ne peut rien vous donner. Votre patience, le courage que vous montrez au milieu de ces roches sont admirables ; mais il ne vous procure aucune gloire, aucun éclat ne rejaillit sur vous. Je veux vous conduire