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MADAME BOUGUET.

Merci, Cormeaux. Il n’y a pas de plus joli geste que celui d’apporter des fleurs à une joie ou à un bonheur, merci, merci !

UN ÉLÈVE.

Les voilà tous dans le couloir. Empêchez-les d’entrer.

(Pendant qu’on ferme tout au fond, la porte de l’antichambre qui donne sur le couloir, Madame Bouguet, qui s’est détachée du groupe, appelle Blondel.)
MADAME BOUGUET.

Tenez, Blondel… Dépêchez-vous, grand enfant, dites-lui un mot…

(En s’éloignant, elle jette à Edwige le bouquet de violettes qu’on vient de lui donner.)
BLONDEL, (s’approchant d’Edwige, très ému.)

Edwige, je n’aurais jamais osé espérer une joie aussi subite, ni aussi grande. Je ne peux vous dire mon émotion, n’ayant même pas eu encore l’occasion de vous dire mon infinie tendresse, et c’est une chose admirable que de recevoir une récompense pareille avant même de l’avoir souhaitée.

EDWIGE.

Merci, Monsieur Blondel…

BOUGUET, (qui de loin, dans la seconde entrée, causait avec le groupe, se détache et revient visiblement exprès.)

Blondel, veux-tu leur dire de m’attendre un instant ? nous allons à l’amphithéâtre. Deux mots auparavant à dire à ma femme. (Blondel remonte et Edwige s’éloigne. On voit Blondel haranguer au loin le groupe pressé des étudiants. Bouguet entraîne sa femme dans un coin.) Jeanne… Je veux te dire…

MADAME BOUGUET, (l’interrompant.)

Embrasse-moi… C’est moi qui veux te deman-