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Et puis j’ai quelques petites choses pour toi dans ma valise.

(L’aveugle ne parle pas et se détourne en pleurant. Elle sort guidée par Rozenne.)
ANNA.

Monsieur n’a plus besoin de rien ?

JULIEN.

Non, laisse les lampes allumées au salon… et couchez-vous comme d’habitude… sans tarder… Veux-tu dire maintenant à Madame qu’elle peut venir si bon lui semble ?…

(Il reste seul. Il met la dernière main aux détails négligés, il chantonne ; il va à la porte ouverte, la lampe à la main.)


Scène III


FRÉDÉRIQUE, JULIEN, puis ROZENNE

JULIEN.

Voilà ma chambre d’enfant… On l’a un peu égayée.

FRÉDÉRIQUE.

Elle est très belle, très claire… et simple comme devaient être vos yeux de petit Breton de six ans… J’aime ces salles de rez-de-chaussée bien paysannes, avec les murs peints à la chaux, l’alcôve… la longue fenêtre à caissons… donnant sur la route… (Elle va à la fenêtre.) Il doit y avoir une forêt par là, n’est-ce pas ?… Je la respire…