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Bocquet viendra au mois d’août, est-ce qu’il faudra lui raconter que Monsieur est venu, ou est-ce qu’il faudra tenir caché…

JULIEN, (interrompt.)

Ne t’inquiète pas, Anna. À ce moment-là, ça n’aura plus grande importance !… As-tu promis son pourboire à la femme de la poste si elle me remet les télégrammes à leur arrivée ?

ANNA.

Oui, Monsieur Julien, je n’ai pas manqué de lui dire !… Si le bureau est fermé le soir, elle vous les fera parvenir par son gamin.

JULIEN, (interrompant son travail et allant à la porte.)

Tiens, il y a donc quelqu’un dans la maison ? J’entends parler. Quoi !… Qui est là ?… Qui parle avec vous, Frédérique ? Ah ! oui, qu’elle monte !… Va l’aider à traverser le couloir.

ROZENNE.

Qui ?

JULIEN.

Margareck. Elle est à la cuisine.

ROZENNE.

Ah ! j’en étais sûr qu’elle n’attendrait pas demain matin pour venir trouver Monsieur… Elle est presque complètement aveugle… Elle habite toujours la même maison… au coin de la rue.

JULIEN.

Pauvre nourrice, va !