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MARCELLE.

Non, je ne cherchais pas un prétexte le moins du monde… J’ai à te parler.

MADAME BOUGUET.

Pas maintenant, mon petit… Tu sais bien qu’il faut que j’aille retrouver ces messieurs et leur serrer la main.

MARCELLE.

Ils peuvent attendre et se passeront de toi.

MADAME BOUGUET.

Quelle mouche te pique ? Pourquoi ce ton impératif ?

MARCELLE.

Je n’ai pas de ton impératif du tout… J’ai un ton impatienté peut-être.

MADAME BOUGUET.

De quoi ? Ah ! bon… j’y suis !… la bourde de la petite ?… Dame ! nous sommes du même avis. Devant des personnalités comme celles qui sont présentes aujourd’hui, des enfantillages de ce genre sont regrettables. Elle a témoigné d’un zèle imbécile ! Il faudra la reléguer à des besognes de sa compétence et la limiter. Elle n’est pas forte, décidément.

(Elle range les instruments.)
MARCELLE.

Pas forte ?… C’est toi qui le dis… Elle est peut-être la plus forte de nous trois… mais sur d’autre matière que sur la biologie. Là-dessus elle n’atteindra jamais le niveau d’un garçon de laboratoire…

MADAME BOUGUET.

N’est-ce pas toi-même qui as voulu, la première,