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LIANE.

Pourquoi ?

MAURICE.

On est dans le vrai quand on ne parle pas, toujours. Ce soir, tu es malheureuse, crispée… mais… après, on se souvient, ça gêne, ça dérange l’existence. Je sens déjà que j’en ai trop dit !

LIANE.

Mais tu te trompes, Maurice. Il serait bon d’entendre, à certaines heures, des paroles inattendues. Alors, tu as de l’affection pour moi ?… Non, ce n’est pas ce que je veux te dire, je sais bien que tu as de l’affection, mais, enfin, n’est-ce pas ? je te croyais plutôt…

MAURICE.

Plutôt sec.

LIANE, (gênée.)

Pas absolument, mais…

MAURICE.

Si, dis-le donc !… Enfin, je venais plutôt ici, comme ce soir, où tu as certainement pensé que c’était pour te taper…

LIANE.

Voyons, Maurice, ces choses ne sont pas en question.

MAURICE, (avec une décision énergique, et, comme s’il prenait un parti.)

Ça m’ennuie beaucoup, mes échéances, et je suis enchanté, même, que tu m’en aies parlé sur ce ton… Que veux-tu, ce n’est pas tout à fait de ma faute si je suis un cancre ? Je n’ai pas eu une éducation assez suivie… Ça m’ennuie beaucoup de