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LE PRINCE.

Comme tout cela est malheureux !… Calmez-vous, chère Madame…

LORÉDAN.

Liane… vous êtes vraiment peu habile.

MYRTILLE.

Et dire qu’au fond ils s’adorent !…

LIANE, ( à Lorédan qui lui prend la main.)

Allez-vous-en tous, tous ! Quittez-moi, je ne suis pas en état d’aller au théâtre ! Je veux, rester seule ici, je n’irai pas aux Folies-Bergère. (Elle parle bas à Myrtille.) Fais-les tous partir… qu’ils s’en aillent ! Dis-leur que je les rejoindrai tout à l’heure, quand je serai calmée.

(Elle se cache derrière le piano, de dos aux autres. Un silence, respectueux et gêné s’établit.)
MYRTILLE, (bas à chacun.)

Elle va vous rejoindre. Devancez-nous au théâtre… Je vais rester cinq minutes avec elle… Je l’amènerai… Mais partez, sans commentaires… L’avant-scène sept…

LORÉDAN, (au prince.)

Ah ! les ménages irréguliers, voilà où ça mène ! C’est affreux, mais, au fond, c’est très moral.

MYRTILLE, (au prince.)

Pars, chevreau… (À Monsieur Dédé qui veut prendre congé de Liane.) Je vous en supplie, laissez-la ! Je crois que ce serait une torture pour elle de vous donner des explications.

GABY.

Mon écharpe, Lorédan !… Ils sont gais, nos amis !