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LORÉDAN, (bas à Liane.)

Et la vie officielle, ma chère amie, qu’en faites-vous ?

LIANE.

Mais je n’en suis pas, moi, de la vie officielle, j’en suis bannie ! (Elle lui pousse le coude. Bas à Lorédan.) Dites comme moi, voyons, espèce d’idiot ! Tenez, je vous la rends, votre bague !

RANTZ, (entouré et gesticulant.)

C’est vrai, c’est vrai, j’étouffais, je me rongeais !… Qu’est-ce que je suis, depuis ces quelques années ? Plus rien, plus rien, moins qu’un ancien président de la République.

LIANE.

Comme c’est fin !

LORÉDAN.

Vous étiez resté l’homme le plus spirituel de Paris !

RANTZ.

C’est idiot !… Je ne suis pas spirituel.

GABY.

Si. En ce moment !

RANTZ.

Voilà bien des réputations toutes faites, comme Paris en consacre à la légère… Non, je suis un homme d’action, uniquement. Ah ! ça va me faire du bien, je vais respirer !

(Il lève les bras.)
LIANE.

Tu vas être attaqué effroyablement ! Oui, surtout toi ! C’est-à-dire que nous n’allons plus