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RAYMOND.

Et ce n’est pas moi, peut-être, moi et ma femme qui t’avons élevé à la campagne quand ta mère a filé avec le Tcherkoff à Pétersbourg, et quand…

MAURICE.

Mais ne t’emballe pas comme ça, mon vieux ! ne t’emballe pas !… Je n’ai pas voulu te froisser. J’ai beaucoup d’affection pour toi.

RAYMOND.

On ne le dirait pas. Tu me traites avec une hauteur !

MAURICE.

Je n’oublie pas, Raymond, que tu m’as aidé dans les grandes et les petites choses.

RAYMOND.

Comment veux-tu que je t’appelle, alors ?… Monsieur Maurice ?… eh bien, monsieur Maurice, tu me fais de la peine ! voilà ! C’est tout ce que je paie.

MAURICE, (prenant le bras de Raymond.)

Tu ne m’as pas compris.

RAYMOND.

Dans ce cas, tais-toi… et prends Savonnette, placée.

MAURICE.

Tu y tiens ? Soit ! Je perdrai dessus vingt-cinq louis dont j’ai un fichu besoin, mais je les perdrai pour te prouver que j’ai du cœur.

RAYMOND, (faisant mine de lui allonger une taloche.)

Ah ! si tu m’achètes, par-dessus le marché, morveux !… Bouchon !… voilà ta mère, (Revenant,