Oh ! je le sens bien… rien à faire !… Personne ne viendra à mon secours… Ah ! quand j’étais petite, au moins, je pouvais appeler quand j’avais du chagrin… Maintenant, je pourrais m’user en vain des heures à crier contre le bois de ce fauteuil !… Maman !… ma petite maman… tu ne peux donc rien pour moi !…
Henriette !… Henriette !… Je voudrais au contraire venir à ton aide… te remettre dans le droit chemin !… mais tu n’es plus toi-même.
Allons donc… J’ai toujours été pareille… seulement je bluffais, je crânais… Au fond, j’avais raison d’opposer une attitude à mon malheur… Je savais trop d’avance que la vie ferait de moi une victime !…
Où vas-tu ?…
Oh ! n’aie pas peur !… où veux-tu que j’aille, moi qui ne savais pas ce que c’était que pleurer. Je vais simplement tâcher d’épuiser mes larmes en une nuit… ce sera toujours ça de moins ! si l’on ne peut pas épuiser son chagrin !
Voyons, ne nous quittons pas fâchées… que cette conversation ne nous ait pas éloignées l’une de l’autre… Au moins, si tu ne veux pas que nous nous embrassions, tends-moi la main en bonne