Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/293

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

HONORINE.

C’est encore dans des genres très différents… mais…

DARNIS, (levant la main.)

Une seconde… Ce que j’ai à vous dire mérite toute votre attention ! (Il attaque avec componction.) Les uns et les autres, nous sommes au courant du projet de mariage d’Henriette. Nous connaissons le parti superbe qui se présente… mais il y a peut-être une chose que sa délicatesse, disons sa pudeur, l’empêche de vous montrer comme elle peut le faire avec le reste de sa famille, c’est son chagrin. Oui, devant l’irréductibilité des parents, devant le refus dont la cause, pour être absolument injustifiée, n’en est pas moins…

HONORINE, (brusquement.)

Non, je vous arrête tout de suite, mon cher ami. Au milieu de ces explications embarrassées, je discerne qu’Henriette est allée vous trouver les uns et les autres…

MADAME DE CHEVRIGNY.

Ne le croyez pas, chère amie !

ALLARD.

Nono, comment serait-elle venue me trouver, moi ?

HONORINE.

Enfin, que l’idée vienne d’elle ou de vous, peu importe… j’en devine le sens.

DARNIS.

Vous ne m’avez pas laissé m’exprimer…

HONORINE.

J’ai déjà subi les assauts d’Henriette ; je sais