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RAYMOND.

Ah !… la nouvelle deuxième femme de chambre que j’ai engagée.

MAURICE.

C’est elle qui m’a ouvert. Est-ce qu’elle ne va pas trouver extraordinaire que je passe comme cela par l’escalier de service ?

RAYMOND.

Ne te frappe pas ! Elle est très intelligente. Elle sait qu’il y a vingt ans que je dirige la maison, que nous sommes de vieux copains, toi et moi. On lui a tout expliqué… que tu as plutôt vécu de notre côté qu’au salon. Et c’est une femme qui a de l’existence !… Elle comprend très bien que tu ne peux pas arriver ici à l’improviste, chez ta mère, ni te montrer quand il y a du monde… À propos, tu as eu du flair de venir aujourd’hui… J’allais passer chez toi demain !…

MAURICE.

Pourquoi ?

RAYMOND.

Quelque chose encore à te remettre.

MAURICE.

À moi ?

RAYMOND.

Tu ne devines pas ? Hier, Madame m’a envoyé déposer une lettre chez le patron. Il n’était pas là… La fillette m’a encore glissé un petit poulet pour toi.

MAURICE.

Encore ! Zut ! Non, non !… Assez !…

RAYMOND.

Ben, quoi ? Ce n’est pas de ma faute si tu as