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DARNIS.

Pourquoi pas ? D’ailleurs, nous n’avons pas sous la main d’autres éléments de famille.

HENRIETTE, (réfléchissant.)

Non, à moins de convoquer les Alaux, de Béziers, et le marchand de cannes de Toulouse. (Elle rit.) Mon Dieu, mais je me sens tout effrayée de ma responsabilité ! Ça prend un aspect solennel !… Non, mais qu’est-ce que Nono va nous envoyer quand elle verra ce conseil de famille ! Elle m’en attribuera sûrement la convocation. Quelle histoire !

DARNIS.

Je peux encore très bien leur dire que vous préférez que j’intervienne seul ?

HENRIETTE.

Mon Dieu, après tout, puisque vous les avez mis au courant !… Qu’en pense Madame de Chevrigny ?

DARNIS.

Je crois qu’elle a été très flattée que vous la consultiez. Elle vous dira elle-même qu’elle vous approuve absolument.

HENRIETTE.

Ah ! tant mieux ! Parce qu’en somme, elle a toujours eu beaucoup d’influence sur Nono…

DARNIS, (levant un bras en l’air.)

Ma chère Henriette, voyez-vous, tout est là ! Notre grande erreur a toujours été de l’appeler Nono et de continuer à la traiter comme si elle avait encore trente ans. En tout cas, dans des circonstances aussi graves que celle-ci, rayons, s’il