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MADAME DE CHEVRIGNY.

Je ne le sens pas ainsi, Monsieur. Et sans l’affection que je leur porte à toutes deux, je ne serais pas ici, je vous prie de le croire !

ARNOULD.

Et sans la mienne, donc !

ALLARD, (entendant du bruit.)

Et la mienne !…

(Ils passent à côté en refermant la porte du salon.)
ARNOULD, (en jetant un dernier coup d’oeil.)

Quel drôle de mobilier !… Elle a tout changé depuis cinq ans que je ne l’ai vue !… Où est-il le temps du Louis XVI de sa jeunesse ?

(Un temps. Darnis reste seul et arpente la pièce, puis Henriette arrivant de la petite porte de droite.)
DARNIS.

Bonjour, Henriette. Vous voyez que je suis exact au rendez-vous…

HENRIETTE.

Comme c’est bon de votre part, d’être venu ! Avez-vous vu Madame de Chevrigny ?

DARNIS, (après un silence voulu et lui prenant la main.)

Mon enfant, vous avez fait appel à ma vieille affection, celle d’un parrain… C’est mon meilleur titre, car celui d’oncle à la mode de Bretagne ne me conférerait pas assez de droits. Nous avions d’ailleurs échangé sur le sujet qui vous préoccupe quelques aperçus. Seulement, cette intervention que vous réclamez de moi et de Madame de Che-