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Scène V


MAURICE, RAYMOND

(À ce moment il se retourne, c’est Raymond qui lui fait signe de la porte par où est sortie Aline.)
RAYMOND, (dans l’entre-bâillement.)

Hé ! Pstt ! Une seconde ! Je guettais la sortie de la petite… Quelque chose à te remettre… très important. Empoche !

MAURICE, (la main sur le bouton de la porte.)

Fais vite… Il n’y a rien d’important maintenant !

RAYMOND.

Une auto vient de s’arrêter devant la porte. On m’a fait appeler discrètement ; c’était la petite Rantz… Elle m’a remis une lettre pour son père qui, paraît-il, l’avait convoquée ici…

MAURICE.

Déjà !

RAYMOND.

Et comme j’ai ajouté que tu étais là… elle est devenue toute blanche… elle m’a dit ainsi que toi : « Déjà ! »

MAURICE.

Comme elle se trompe !…

RAYMOND.

Dans l’auto, sans se presser, elle a griffonné cette autre lettre. Elle a écrit : « Urgent. » Il est peut-être indispensable pour toi que tu saches tout de suite de quoi il s’agit… Avant de remettre l’autre lettre au père, j’ai pensé…