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RANTZ.

Aujourd’hui. Tout à l’heure. Cela ne te va pas ?

LIANE, (troublée.)

Si, si… À quelle heure ?…

RANTZ.

Mais avant le ministère, tout à l’heure. J’ai tenu à ce qu’ils te fassent une visite, je le répète, en quelque sorte officielle.

LIANE, (le fixant avec une inquiétude.)

Tu n’as pas une pensée de derrière la tête ?

RANTZ.

Aucune ! Pourquoi ? Cette présentation n’aura rien de guindé. Mais je ne tolérerai pas d’ambiguïté. Je t’épouse ! Que ce soit alors une régularisation complète, un mariage d’étroite union… Il faut sortir de ces situations équivoques. Je veux que Nellie oublie le fils pour ne plus songer qu’à ses devoirs vis-à-vis de celle qui va être ma femme… Nellie est aussi coupable dans cette mésaventure… Que son imprudence, sa légèreté fassent amende honorable en t’apportant d’abord l’hommage d’un respect qu’elle te doit. Voilà ce que j’ai voulu lui imposer… Mais inutile, n’est-ce pas, de te dire qu’elle ne se résoudra pas à cette visite ? Donc, seul le petit Raoul viendra me chercher, c’est plus que probable. Je ressortirai avec lui, après que tu l’auras embrassé. Et voilà. Raoul sera amené ici à la sortie du lycée, à cinq heures…

LIANE.

Ainsi… tout de suite… si vite ?… C’est que…

RANTZ.

Enfin, qu’y a-t-il qui te gêne là-dedans ?