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ACTE PREMIER

La scène représente un salon de l’hôtel particulier de Liane. À la place de tentures murales deux grandes fresques, l’une de Chéret, l’autre de Forain. Buste de la maîtresse de maison. Beaucoup de meubles. Sur le piano, une corbeille lumineuse. En somme, une pièce luxueuse, mi-masculine, mi-féminine. Des grenouilles en faïences de couleur, par-ci par-là, sur les tables. Une plus grosse que les autres, sur un coussin d’or, par terre. Au lever du rideau, un maître d’hôtel, en habit, change les ampoules électriques des lampes et des appliques. Un moment se passe. Liane Orland entre, en se frottant les ongles avec un petit polissoir.



Scène PREMIÈRE


LIANE, RAYMOND, puis LA FEMME DE CHAMBRE

LIANE.

Oui, vous avez raison de changer les lampes, Raymond. On n’y voit rien du tout. Des dix-huit bougies.

RAYMOND.

C’est ce que je fais, madame. Des dix-huit bougies partout. Faut-il en mettre au petit salon ?

LIANE.

Non, aussitôt arrivées, ces personnes vont partir pour le théâtre avec moi. Mais, demain, n’y manquez pas. Quelle heure est-il ?

RAYMOND.

Il est huit heures et demie. Madame n’a pas d’ordres pour demain matin ?