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RAYMOND.

Mais, Monsieur, si je compte bien, ça fait la troisième fois que Monsieur quitte la maison, et…

RANTZ.

Cette fois est la bonne ! Non, Raymond, pas un mot de plus. Je vous donne les explications que je crois devoir vous donner, mais n’abusons pas. (Avec intention.) Toute insistance de Madame serait vaine !… Cette brusque séparation est terrible, mais nécessaire pour l’instant… Plus tard, dans quelques mois, nous nous reverrons ; il n’est pas impossible que vous m’ouvriez la porte d’entrée et que je revienne même de temps à autre passer la soirée, en ami, avenue de Wagram. Bonne chance, Raymond ! J’ai été très satisfait de vous et soyez sûr que je vous garderai de la reconnaissance, si vous veillez sur Madame avec le plus grand soin.

RAYMOND.

Oh ! Monsieur n’a pas besoin de me le recommander !… (Au moment de sortir.) Est-ce que je puis dire adieu à Mademoiselle ? Elle a été si gentille à mon égard que ça me ferait un chagrin de m’en aller sans…

RANTZ.

Elle n’est pas là.

RAYMOND.

Je le regrette.

(Il va sortir.)
RANTZ, (après avoir réfléchi.)

Raymond ?

RAYMOND.

Monsieur ?

RANTZ.

Peut-être, après tout, pourriez-vous m’apporter