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UN STÉNOGRAPHE.

Monsieur le ministre, vous en étiez resté à : embellir la face de l’État.

RANTZ, (s’apaisant.)

Ah ! oui. (Il reprend.) C’est en légiférant pour des qualités et non pour des quantités seulement, que nous arriverons… à organiser avec sagesse les… forces du syndicalisme social. (On entend un bruit dans l’appartement. Rantz ouvre la porte furieux.) Qu’est-ce encore ? Qu’est-ce que c’est ?

(On entrevoit François et un déménageur qui porte une caisse dans le couloir.)
FRANÇOIS.

Mais, Monsieur, je commence à faire enlever les premières caisses pour l’emménagement, rue de Grenelle, comme Monsieur l’a dit…

RANTZ.

Il s’agit bien de déménager !… Est-ce que je vais déménager ? Renvoyez-moi tout ça, renvoyez… On a bien le temps !… crénom !

(Un autre domestique accourt.)
LE DOMESTIQUE.

Monsieur, il y a Raymond que j’ai fait attendre comme Monsieur m’avait recommandé.

RANTZ, (aux sténos, le domestique sort.)

Messieurs, décidément, pas de chance. Je ne peux pourtant vous faire courir ainsi indéfiniment. Finissons-en. Montez dans mon fumoir… par là… oui… (Il montre l’escalier du fond.) Copiez… amusez-vous pendant ce temps… J’arriverai bien un jour ou l’autre.

(Ils montent l’escalier et s’en vont au trot.)