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MAURICE.

Nous la passerons très gentiment à bavarder ici… Vous voulez bien ?… vraiment ?

NELLIE.

Mais…

(Leurs yeux se fixent. Nellie, immobile, soutient longuement le regard.)
MAURICE.

Réfléchissez !

(Elle hésite, puis ferme les yeux, attend une seconde et répond à voix étouffée, en baissant la tête.)
NELLIE.

Je ferai comme vous voudrez.

(Elle se tient, confuse, contre la table.)
MAURICE.

Bien. (Comme Nathalie passe pour fermer les rideaux des fenêtres, il dit à voix basse à la petite.) Je vais donner l’ordre à la femme de ménage de disparaître… S’il vous plaît de passer dans cette pièce… (Il montre la salle à manger.) Enlevez votre chapeau, votre voilette… vous voyez, c’est très en désordre… il y a même des verres cassés, je crois, mais le verre blanc, ça porte bonheur ! (Elle entre dans la pièce. Il pousse la porte et fait un signe à Nathalie qui a fermé les rideaux. Précipitamment il écrit sur la table… Nathalie a posé une lampe près de lui, elle attend ; quand il a fini, il déchire la page du bloc-notes sur lequel il vient d’écrire et lui donne le télégramme.) neuf heures et demie, n’est-ce pas ? De votre écriture.

NATHALIE.

Neuf heures et demie, Monsieur…